Le 8 décembre 2025 dans Portrait - Rencontres

Dans l’atelier de Clara Hervé

  • Quelles sont tes sources d’inspiration ?

En vrac je dirais: le travail d’Anna Haifisch, Anouk Ricard, la revue Lagon, Camille Potte, Jiří Šalamoun, Antoine Marchalot, Franquin, Pauline Barzilaï. Le travail de mes ami·e·s m’inspire beaucoup : Chloé Faller, Claire Malissen, Camille Meyer, Camille Maupas, Malo Farnoux. Quand je les vois faire, ça me donne envie de faire à mon tour. Mais aussi les films d’Agnès Varda, les photos de Raymond Depardon, l’émission de radio les Pieds sur Terre…

  • As-tu un rituel créatif ? Une sorte de routine pour te mettre au travail ou pour inventer une histoire ?

Je n’ai pas vraiment de rituels. Je commence par rechercher l’allure de mes personnages en dessinant dans mon carnet, un peu au hasard. Ensuite, pour la toute première étape du travail (écrire et dessiner mon storyboard) j’ai remarqué que j’étais beaucoup plus concentrée dans un endroit bruyant, avec du monde. Dans un café, par exemple, c’est l’idéal. Je me sens obligée d’avancer car il y a des gens autour de moi qui voient si je glandouille. 

  • Comment t’es venue cette histoire ?

Quand Anne m’a envoyé le thème “peinture”, j’ai vraiment eu envie de dessiner un atelier d’artiste. Puis un magasin de peinture. Puis un bistrot typique parisien. Ensuite j’ai dessiné dans mon carnet un duo où l’un.e est très droite, très propre, très carrée, et l’autre très brouillon, cracra. J’aimais bien aussi l’idée d’une peintre qui ne dessine que des chevaux. J’avais lu juste avant un fanzine d’Antoine Marchalot et Brieuc Maire sur les chevaux, c’est sûrement venu de là. Je me suis débrouillée pour écrire une histoire qui relie toutes ces envies.

  • Quel est où quels sont tes outils préférés ?

Je ne suis pas vraiment une geek du matos, je suis très classique. J’utilise tout bêtement les plumes atome (Bic) avec de l’encre Pélican, et pour la couleur les encres aquarelles Colorex. Sinon quand je colorise à l’ordinateur sur photoshop, j’ai du mal à choisir les couleurs, alors j’utilise l’outil pipette sur les planches de Tintin, voilà vous connaissez mon secret. 

  • Qu’est ce qui te plaît dans le fait de créer pour le magazine Georges ?

J’adore imaginer un nouvel univers sur une thématique donnée. Ça me permet d’explorer des zones de narration vers lesquelles je n’aurais pas été toute seule. 

  • Dans quel cadre travailles-tu ?

Je travaille dans un atelier qui s’appelle l’Atelier Demi-Douzaine, je le partage avec 9 autres illustrateurices. C’est un lieu qu’on transforme de temps en temps en salle d’exposition. On y fait des lancements de revues, des expositions collectives…C’est très important pour moi de ne pas être seule, et de faire groupe. On s’informe, on se conseille, on se montre sur quoi on travaille, on est ami·e·s et le quotidien est très doux à leurs côtés.
Quand je travaille, j’écoute énormément de musique. Quand je fais le trait, c’est plutôt de la funk. Quand je colorise, c’est plutôt du gabber ou de la drum & bass.

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