Chez Georges, on aime beaucoup les histoires et les BD. Alors, quand nous avons appris que les Histoires pressées écrites par Bernard Friot allaient devenir une BD, nous avons tout de suite contacté la dessinatrice Anne Simon pour lui poser plein de questions !
Bernard Friot a Ă©crit plein dâ »histoires pressĂ©es », as-tu pu choisir tes prĂ©fĂ©rĂ©es et les dessiner ?
Pour ces Histoires pressĂ©es en BD, nous avons fait le choix avec mon Ă©ditrice Ălisa Renouil et Bernard de nous concentrer sur le tome 1. Au sein de ce recueil, jâai pu choisir celles que je mettrai en images. Pour certaines, le texte Ă©tait trĂšs fort et se suffisait Ă lui-mĂȘme ou dâautres encore nâĂ©taient tout simplement pas adaptables en bande dessinĂ©e. Jâai sĂ©lectionnĂ© une vingtaine dâhistoires.

As-tu rencontrĂ© lâauteur, Bernard Friot, et avez-vous travaillĂ© ensemble ?
Jâhabite dans le Nord et Bernard dans le Sud, notre maison dâĂ©dition est Ă Paris⊠Nous avons donc fait beaucoup de rĂ©unions Ă distance. Bernard mâa laissĂ© une grande libertĂ©. Il dit lui-mĂȘme que ces histoires ne lui appartiennent plus vraiment, et il est toujours curieux de dĂ©couvrir de nouvelles adaptations. Câest quelquâun de trĂšs ouvert et je lui suis reconnaissante de mâavoir laissĂ© carte blanche pour la rĂ©alisation de ce livre. Nous avons dĂ©dicacĂ© cette annĂ©e ensemble au festival dâAngoulĂȘme, nous nous sommes trĂšs bien entendus !
Il y a beaucoup de personnages différents, comment fais-tu pour tous les imaginer ?
Câest une question difficile car je fais beaucoup de choses intuitivement ! En gĂ©nĂ©ral, jâimagine mentalement le personnage ou lâimage dans sa globalitĂ© puis jâessaie de la reproduire le plus fidĂšlement possible sur le papier. Pour ce livre, jâai essayĂ© de rester attentive Ă certains sujets qui me tiennent Ă cĆur : la mixitĂ© par exemple. Dans les histoires initiales, beaucoup de personnages principaux sont des garçons. Jâai voulu fĂ©miniser tout ça.
Est-ce que câest plus difficile quâune histoire avec un seul personnage ?
Non, au contraire, car avec des histoires courtes, on nâa pas le temps de sâennuyer ! Si on sent que la dessinatrice sâamuse, jâespĂšre que les lecteur·rices sâamuseront aussi.
Et pour les titres, tu changes à chaque fois la façon de les dessiner, la typographie, est ce que cela te prend du temps ?
Câest ce que je prĂ©fĂšre faire : jouer avec les mises en page, les cases, les bulles⊠pour sortir du gaufrier « classique » en bande dessinĂ©e. Câest un mĂ©dium trĂšs riche qui permet de jouer sur la relation textes/images et cela mâintĂ©resse beaucoup.
Comment et oĂč dessines-tu ?
Je dessine Ă lâencre de Chine et Ă la plume sur du papier. Les couleurs sont rĂ©alisĂ©es sur ordinateur. Certain·es peuvent dessiner nâimporte oĂč, dans les trains, sur un coin de table⊠Ce nâest pas mon cas ! Je travaille Ă mon bureau, dans mon atelier, avec ma chatte qui dort Ă cĂŽtĂ© de moi. Bon parfois, elle fait des gaffes, elle marche sur mes planches avec ses pattes pleines de terre ou vole ma gomme. Et je retrouve souvent des poils dans mon pot dâencre !
Combien de temps as-tu eu pour tout dessiner ?
Il y a plusieurs Ă©tapes : je commence par faire un dĂ©coupage avec des croquis rapides qui permettent dâimaginer le rĂ©sultat final. Ensuite, nous discutons avec mon Ă©ditrice et Bernard dâĂ©ventuelles corrections. Je passe ensuite « au propre ». Il y a aussi la couverture Ă rĂ©aliser, en collaboration avec la directrice artistique (câest elle qui a proposĂ© le orange trĂšs vif de la couverture par exemple). En tout, on met environ 9 mois Ă rĂ©aliser le livre.
As-tu une histoire préférée ?
Il y en a plusieurs mais sans rĂ©flĂ©chir, je dirais ProblĂšme car elle revisite de maniĂšre amusante les contes de fĂ©e classique. Elle rend mĂȘme les mathĂ©matiques un peu drĂŽles, et ça, câest un tour de force !
Propos recueillis par Anne Bensoussan.