Le 29 avril 2023 dans Rencontres

L’interview d’Anne Simon

Chez Georges, on aime beaucoup les histoires et les BD. Alors, quand nous avons appris que les Histoires pressées écrites par Bernard Friot allaient devenir une BD, nous avons tout de suite contacté la dessinatrice Anne Simon pour lui poser plein de questions !

Bernard Friot a Ă©crit plein d’ »histoires pressĂ©es », as-tu pu choisir tes prĂ©fĂ©rĂ©es et les dessiner ?
Pour ces Histoires pressĂ©es en BD, nous avons fait le choix avec mon Ă©ditrice Élisa Renouil et Bernard de nous concentrer sur le tome 1. Au sein de ce recueil, j’ai pu choisir celles que je mettrai en images. Pour certaines, le texte Ă©tait trĂšs fort et se suffisait Ă  lui-mĂȘme ou d’autres encore n’étaient tout simplement pas adaptables en bande dessinĂ©e. J’ai sĂ©lectionnĂ© une vingtaine d’histoires.

Portrait d’Anne Simon

As-tu rencontrĂ© l’auteur, Bernard Friot, et avez-vous travaillĂ© ensemble ?
J’habite dans le Nord et Bernard dans le Sud, notre maison d’édition est Ă  Paris
 Nous avons donc fait beaucoup de rĂ©unions Ă  distance. Bernard m’a laissĂ© une grande libertĂ©. Il dit lui-mĂȘme que ces histoires ne lui appartiennent plus vraiment, et il est toujours curieux de dĂ©couvrir de nouvelles adaptations. C’est quelqu’un de trĂšs ouvert et je lui suis reconnaissante de m’avoir laissĂ© carte blanche pour la rĂ©alisation de ce livre. Nous avons dĂ©dicacĂ© cette annĂ©e ensemble au festival d’AngoulĂȘme, nous nous sommes trĂšs bien entendus !

Il y a beaucoup de personnages différents, comment fais-tu pour tous les imaginer ?
C’est une question difficile car je fais beaucoup de choses intuitivement ! En gĂ©nĂ©ral, j’imagine mentalement le personnage ou l’image dans sa globalitĂ© puis j’essaie de la reproduire le plus fidĂšlement possible sur le papier. Pour ce livre, j’ai essayĂ© de rester attentive Ă  certains sujets qui me tiennent Ă  cƓur : la mixitĂ© par exemple. Dans les histoires initiales, beaucoup de personnages principaux sont des garçons. J’ai voulu fĂ©miniser tout ça.

Est-ce que c’est plus difficile qu’une histoire avec un seul personnage ?
Non, au contraire, car avec des histoires courtes, on n’a pas le temps de s’ennuyer ! Si on sent que la dessinatrice s’amuse, j’espĂšre que les lecteur·rices s’amuseront aussi.

Et pour les titres, tu changes à chaque fois la façon de les dessiner, la typographie, est ce que cela te prend du temps ?
C’est ce que je prĂ©fĂšre faire : jouer avec les mises en page, les cases, les bulles
 pour sortir du gaufrier « classique » en bande dessinĂ©e. C’est un mĂ©dium trĂšs riche qui permet de jouer sur la relation textes/images et cela m’intĂ©resse beaucoup.

Comment et oĂč dessines-tu ?
Je dessine Ă  l’encre de Chine et Ă  la plume sur du papier. Les couleurs sont rĂ©alisĂ©es sur ordinateur. Certain·es peuvent dessiner n’importe oĂč, dans les trains, sur un coin de table
 Ce n’est pas mon cas ! Je travaille Ă  mon bureau, dans mon atelier, avec ma chatte qui dort Ă  cĂŽtĂ© de moi. Bon parfois, elle fait des gaffes, elle marche sur mes planches avec ses pattes pleines de terre ou vole ma gomme. Et je retrouve souvent des poils dans mon pot d’encre !

Combien de temps as-tu eu pour tout dessiner ?
Il y a plusieurs Ă©tapes : je commence par faire un dĂ©coupage avec des croquis rapides qui permettent d’imaginer le rĂ©sultat final. Ensuite, nous discutons avec mon Ă©ditrice et Bernard d’éventuelles corrections. Je passe ensuite « au propre ». Il y a aussi la couverture Ă  rĂ©aliser, en collaboration avec la directrice artistique (c’est elle qui a proposĂ© le orange trĂšs vif de la couverture par exemple). En tout, on met environ 9 mois Ă  rĂ©aliser le livre.

As-tu une histoire préférée ?
Il y en a plusieurs mais sans rĂ©flĂ©chir, je dirais ProblĂšme car elle revisite de maniĂšre amusante les contes de fĂ©e classique. Elle rend mĂȘme les mathĂ©matiques un peu drĂŽles, et ça, c’est un tour de force !

Propos recueillis par Anne Bensoussan.

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