Le 14 mars 2022 dans Rencontres

L’interview d’Arnaud Boutin


24 heures dans la peau d’un archĂ©ologue (voir chronique Ă  la fin de l’interview) est un documentaire, une enquĂȘte et aussi un album dont on est le hĂ©ros ou l’hĂ©roĂŻne ! Georges a rencontrĂ© l’illustrateur Arnaud Boutin qui lui a confiĂ© les secrets de cette aventure !

Dans cet album, le lecteur ou la lectrice est un hĂ©ros qui mĂšne une enquĂȘte. Est-ce toi qui as eu cette idĂ©e ?
L’idĂ©e vient de l’auteur Pascal PrĂ©vot qui a Ă©crit l’histoire et conçu les jeux. Ma mission Ă©tait de mettre en images ses textes et crĂ©er un univers cohĂ©rent autour des diffĂ©rents thĂšmes. 

Le personnage peut ĂȘtre une fille ou un garçon, as-tu fait exprĂšs de dessiner une personne qui peut ĂȘtre les deux ?
C’est toujours dĂ©licat d’aborder des ouvrages traitant de mĂ©tiers ou de passions. Je ne voulais pas faire un livre destinĂ© uniquement Ă  des garçons ou des filles. Je suis allĂ© vers un personnage qui pouvait incarner au mieux un(e) jeune baroudeur(se), des cheveux longs, un chapeau d’aventurier
 Pour que le plus grand nombre puisse s’identifier Ă  cet/te archĂ©ologue en herbe. 

Comme l’action se passe dans le monde entier, comment as-tu fait pour dessiner si bien les monuments ? 
Lorsque j’ai reçu le texte du livre, l’auteur avait prĂ©parĂ© un dossier pour chaque thĂšme contenant des explications et des premiĂšres images de rĂ©fĂ©rences. De mon cĂŽtĂ©, il a fallu que je me documente beaucoup plus pour essayer de coller Ă  la rĂ©alitĂ©. Il fallait que ce livre soit ludique et instructif Ă  la fois. J’ai fait des recherches dans des livres, sur internet, dans mes photos de voyages personnels pour composer chaque page. 
Il était nécessaire de faire un long travail de documentation avant de commencer à vraiment dessiner.
Habituellement, les histoires que j’illustre, me laissent une grande part de libertĂ© pour interprĂ©ter et reprĂ©senter les choses. Sur ce projet, je ne pouvais pas inventer, il fallait que je colle le plus Ă  la rĂ©alitĂ©. Je suis parti Ă  la recherche des bonnes images pour m’aider Ă  comprendre comment se construisaient les temples, les formes, Ă  quoi ressemblaient les paysages. Il me fallait les bons angles de vues pour composer les scĂšnes dans la page tout en pensant Ă  intĂ©grer les parties de texte. J’ai dĂ» souvent composer avec plusieurs photos ou illustrations anciennes et faire des collages pour m’aider Ă  dĂ©marrer les illustrations.
Sur ce livre, j’ai principalement travaillĂ© avec une tablette numĂ©rique pour le dessin alors que d’habitude je travaille sur papier avec un crayon ou un stylo. J’ai changĂ© de mĂ©thode pour essayer de gagner du temps sur les parties techniques comme scanner les dessins papiers pour ensuite les retravailler Ă  l’ordinateur
 MĂȘme si au final j’ai passĂ© des heures Ă  me familiariser avec la tablette
 Comme certaines scĂšnes Ă©taient pleines de dĂ©tails, il fallait que je puisse faire des allers retours pour modifier les dessins plus facielement. Pour la mise en couleur, je l’ai faite aussi sur la tablette, ce qui est proche de mon procĂ©dĂ© habituel.

Y a-t-il quelqu’un qui vĂ©rifie l’exactitude de tes dessins ?
Bien sĂ»r l’auteur et l’éditrice ont vĂ©rifiĂ© chacune des pages. Pour la comprĂ©hension des jeux et pour l’exactitude des scĂšnes et des Ă©lĂ©ments reprĂ©sentĂ©s. MĂȘme si ce livre s’adresse Ă  un jeune public, nous devions ĂȘtre le plus cohĂ©rent possible afin qu’il puisse s’amuser en dĂ©couvrant et en apprenant.

Et les os ? les outils ? les peignes ? les mosaĂŻques ? As-tu fait un stage d’archĂ©ologue ?
Malheureusement non, j’aurais bien aimĂ© mais j’ai tout dessinĂ© Ă  partir de photos rĂ©coltĂ©es pendant mes recherches et de mĂ©moire aussi, en repensant Ă  mes cours de sciences, gĂ©ographie ou histoire lorsque j’étais plus jeune. J’ai constituĂ© des dossiers par Ă©poques et par thĂšmes, puis j’allais puisĂ© dedans en fonction des scĂšnes.

Et les jeux ? Est-ce toi qui dois les inventer ?
Sur ce livre, je n’ai pas inventĂ© les jeux comme j’ai pu le faire dans d’autres. Cette fois-ci, j’ai juste mis en scĂšne les idĂ©es de Pascal PrĂ©vot qui Ă©taient dĂ©jĂ  bien Ă©laborĂ©es. Les jeux ont certainement un peu changĂ© ou Ă©voluĂ© sous mon trait de crayon mais j’ai essayĂ© de coller au plus prĂšs du texte et des explications de l’auteur.

Qu’est-ce qui a Ă©tĂ© le plus difficile ?
Le plus difficile Ă©tait de trouver la bonne documentation. Pour certains thĂšmes, il Ă©tait parfois compliquĂ© et long de trouver les bonnes images, celles qui me parlaient et m’aidaient Ă  comprendre un lieu, un objet que je devais dessiner. AprĂšs certains dessins Ă©taient plus longs Ă  exĂ©cuter, de par leurs dĂ©tails, comme les mosaĂŻques, les temples et donc devenaient plus difficiles Ă  faire


Qu’est-ce qui t’a le plus plu par rapport à tes autres albums d’histoires ?
Ce qui m’a le plus plu, c’est de dessiner des scĂšnes nouvelles, des paysages par exemple, de sortir des thĂšmes que j’aborde plus rĂ©guliĂšrement. 
Ce livre m’a fait progressĂ© aussi dans mon dessin, je dessine mieux les pierres et les os qu’avant par exemple ! Ahah !
J’ai aussi pu voyager tout en dessinant, mais j’ai surtout appris et dĂ©couvert des choses grĂące Ă  ce livre. 
J’ai bien aimĂ© aussi le fil conducteur du livre, cette mission donnĂ©e par le professeur Ă  ce(tte) jeune archĂ©ologue. Pour le personnage du professeur, j’ai pu ressortir des vieux croquis de personnages que je voulais utiliser dans un livre depuis longtemps. 

Est-ce que tu as envie de devenir archéologue aprÚs ce livre ?
En dessinant ce livre, j’ai eu plusieurs fois envie d’ĂȘtre Ă  la place du personnage, oui. C’est un mĂ©tier passionnant, je pense. 
D’ĂȘtre amenĂ© Ă  faire de nouvelles dĂ©couvertes, de comprendre comment vivaient nos ancĂȘtres
 J’aime beaucoup les histoires et surtout celles qui ont existĂ©. Ça me fait repenser Ă  ces films d’aventures que j’adorais Ă©tant enfant. 

Combien de temps as-tu mis ?
C’est toujours difficile d’évaluer le temps exact passĂ© sur un livre parce que je travaille sur plusieurs projets en mĂȘme temps. Celui-ci Ă©tait un des plus importants de l’annĂ©e. 
J’ai passĂ© beaucoup de temps entre le dĂ©marrage du projet, la recherche documentaire, les dessins, la mise en couleurs, les corrections pour que chaque jeux ou anecdotes soient claires et comprĂ©hensibles
 Je pense que ça a pris 6 mois Ă  temps plein pour arriver Ă  la version finale du livre. 

Propos recueillis par Anne Bensoussan.

24 heures dans la peau d’un archĂ©ologue
Documentaire, dĂšs 10 ans
Être archĂ©ologue, ça fait rĂȘver ! DĂ©couvrir des trĂ©sors, parcourir le monde, connaĂźtre par cƓur les anciennes civilisations
 tout ça te fait envie ? Alors, qu’est-ce qu’on attend ? Plonge dans ce livre dont tu es le hĂ©ros ou l’hĂ©roĂŻne et enfile les habits d’archĂ©ologue en rĂ©solvant des Ă©nigmes et en apprenant un tas de choses sur le passĂ© de l’humanitĂ©. Et, peut-ĂȘtre, sous la terre ou dans la mer, tu trouveras des objets trĂšs rares et Ă  la valeur inestimable. Infos, aventure et rigolade, c’est la triplette gagnante de ce livre pas comme les autres. Maxime Gueugneau.
Textes de Pascal PrĂ©vot et dessins d’Arnaud Boutin. La MartiniĂšre Jeunesse. 13,90 €.

Partager cet article