- Dans quel cadre travailles-tu ?
J’habite dans le Finistère Nord depuis quelque temps, à Morlaix. J’ai un atelier partagé à la Tannerie, avec un photographe, une graveuse et une créatrice de bijoux. J’ai un espace fermé, comme une petite cabane où je m’étale dans tous les coins où il est possible de s’étaler. J’accroche sur le mur en face de moi les peintures et les dessins du projet sur lequel je travaille, pour être plongée dedans, et j’écoute de la musique, tout le temps.
- Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Le chien bleu, de Nadja
La collection d’Antoon Krings : Loulou le pou, Mireille l’abeille, Patouch la mouche…
Sam et l’ombre d’Adèle Verlinden
Jean de la lune de Tomi Ungerer
- As-tu un rituel créatif ? Une sorte de routine pour te mettre au travail ou pour inventer une histoire ?
Dès que j’ai le sujet en tête, je me mets à écrire mes premières idées. Je fais quelques croquis, je note mes idées puis celles-ci se développent et évoluent très rapidement. Trouver des noms aux personnages est une étape importante qui me permet ensuite de développer l’histoire selon qui iels sont, quel est leur caractère ? etc. Et surtout je cherche à savoir ce que je veux raconter, quel est le sens de mon histoire mais sans chercher une morale. Ensuite, j’essaie de trouver des éléments dans l’histoire qui vont pouvoir parler au plus large public possible, en essayant d’exclure le moins possible. Je puise aussi de nombreux éléments de ma propre histoire et de mes expériences.
- Comment est née l’histoire de « Luna et sa clique » du numéro Doudou de Graou ?
Je cherchais quelque chose autour du fait de se créer un doudou de toute pièce. Un doudou fait maison, fait de toutes les choses qu’on aime et dont on a besoin (et tout ça avec de la récup !). Ainsi, le doudou serait au plus proche de nous, adapté à tout ce que l’on est.
Finalement, l’idée de la pluralité des humeurs et des goûts m’a amenée vers cette histoire qui parle de plusieurs doudous qui entourent Luna. Elle a ses humeurs et chaque doudou a sa personnalité. Luna peut faire appel à elleux quand elle en a besoin, et, parfois, grâce à ses ami.e.s, elle peut même aider les autres.
- Quel est ou quels sont tes outils préférés ?
Je n’ai pas toujours travaillé en peinture. Avant, j’utilisais beaucoup la plume et l’encre de Chine, mais j’apprécie beaucoup la peinture pour le rapport à la matière que celle-ci permet. C’est mouvant, et j’aime me laisser surprendre par les inattendus. Je trouve la pratique de la peinture très instinctive, impulsive. Je ne fais pas de croquis très détaillés, je me lance très rapidement. Et puis, je trouve que les tracés des pinceaux qui sont visibles, cela donne de la vie !
- Qu’est ce qui te plait dans le fait de créer pour le magazine Graou ?
J’aime beaucoup travailler pour la jeunesse, même si je considère que les histoires pour enfants peuvent s’adresser plus largement à tous les âges, en tout cas c’est le dialogue que je cherche à créer. Le format court proposé par Graou me permet de m’évader des histoires plus longues sur lesquelles je travaille, c’est un moment de respiration et d’évasion pour moi, je souhaiterais que ça le soit aussi pour les lecteur.ice.s.
