Adrienne Barman vit en Suisse, pas trĂšs loin d’une forĂȘtâ! Elle nous raconte comment elle a travaillĂ© avec l’auteur, dessinĂ©, choisi les couleurs… pour l’album Les ForĂȘts, un monde fabuleux Ă dĂ©couvrir.
Pourquoi as-tu choisi de faire les illustrations de cet album ?
Je suis une amoureuse de la nature et quand Casterman mâa proposĂ© de faire une BD autour des forĂȘts, l’idĂ©e mâa tout de suite plu.
JâĂ©tais super contente et impatiente avant de commencer Ă me plonger dans cet univers.
En plus l’histoire Ă©tait de Jean-Baptiste de Panafieu avec qui jâavais dĂ©jĂ travaillĂ© sur un livre qui raconte lâhistoire de la vie en BD et jâavais adorĂ© collaborer avec lui.
Est-ce une idée de toi au départ ?
Non, pas du tout. Câest une idĂ©e de Jean-Baptiste et je suis contente quâil ait eu cette envie. Voyager dans les diffĂ©rentes forĂȘts du monde pour apprendre plein de choses a Ă©tĂ© trĂšs intĂ©ressant pour moi et jâespĂšre que ce sera le cas aussi pour les futurs lecteurs.
Comment as-tu travaillé ?
Jâaccompagne de temps en temps mon amoureux chercher des champignons dans la forĂȘt. Cela a Ă©tĂ© lâoccasion de regarder cet endroit dâune autre maniĂšre et jâai pu m’imprĂ©gner de cette ambiance et faire attention Ă certains dĂ©tails que jâai dĂ» dessiner par la suite.
Et sinon, Jean-Baptiste mâa envoyĂ© beaucoup de documentation pour que je puisse dessiner au mieux certaines espĂšces. Jâai utilisĂ© aussi internet et les livres sur les arbres et les animaux que jâai Ă la maison. Tout cela mâa permis de me familiariser avec le monde de la forĂȘt pour essayer de la dessiner au mieux !
Câest un documentaire sĂ©rieux mais Il y a parfois des petites blagues dans le dessin (comme le Chaperon rouge qui passe dans la forĂȘt ou la fĂ©e Clochette), est-ce ton idĂ©e ?
C’est encore une idĂ©e de Jean-Baptiste et jâai adorĂ© dessiner des fĂ©es, des loups inquiĂ©tants, des lutins⊠je trouve que la forĂȘt est un endroit magique oĂč nous pouvons nous laisser surprendre par sa faune. Il y a quelques annĂ©es, jâai fait une rencontre exceptionnelle dans une forĂȘt qui sentait bon la mousse. Ce nâĂ©tait pas une licorne mais un magnifique blaireau qui mâa marquĂ© Ă vie. Et je trouve chouette lâidĂ©e de chercher ces ĂȘtres magiques dans la BD, cela crĂ©e encore un cĂŽtĂ© mystĂ©rieux et drĂŽle en plus du cĂŽtĂ© sĂ©rieux.
As-tu voyagĂ© dans les diffĂ©rentes forĂȘts dont tu parles ?
Je nâai pas besoin de voyager beaucoup pour ĂȘtre en forĂȘt. LĂ oĂč jâhabite il y a dĂ©jĂ de trĂšs belles forĂȘts de hĂȘtres, de sapins, de frĂȘnes et des fois de chĂątaigniers. Durant l’un de mes voyages, jâai eu la chance de me promener dans une forĂȘt borĂ©ale en Laponie avec de la neige⊠une ambiance magique et totalement inconnue jusque lĂ . Par contre, je nâai pas eu lâoccasion de voyager pour mâenfoncer dans une forĂȘt tropicale⊠ça doit ĂȘtre quelque chose⊠jâimagine lâhumiditĂ©, les bruits, les odeurs !
Et pour dessiner, utilises-tu des feutres ?
Pour la BD, jâai utilisĂ© un stylo plume (encre de Chine) et ensuite jâai mis les couleurs avec lâordinateur. Cela mâa permis de changer en un clic les couleurs qui ne me convenaient pas, car parfois, je dois faire beaucoup dâessais avant de trouver lâambiance que jâai dans la tĂȘte.Â
Tu dessines aussi beaucoup dâanimaux, est-ce difficile ?
Les animaux, câest ma premiĂšre passion et jâadore les dessiner. Croquer une espĂšce que je ne connais pas, câest comme une premiĂšre rencontre un peu intimidante et exaltante en mĂȘme temps. Mais certaines espĂšces restent difficiles Ă faire pour moi ! Je suis rarement contente des chevaux et des dauphins que je crayonne par exemple.
Combien de verts différents as-tu créés ou utilisés ?
Bonne question. Je nâai pas vraiment calculé⊠attends⊠je vais aller voir ça⊠alors, si jâai bien comptĂ©, je dirais une vingtaine. Pour chaque arbre, vĂ©gĂ©tal, jâai essayĂ© de me rapprocher au plus prĂšs de la couleur originale. Le dĂ©fi a Ă©tĂ© aussi de les associer avec dâautres couleurs pour crĂ©er des ambiances diffĂ©rentes. Une de mes plus grosses craintes Ă©tait de finir avec une BD dont les pages se ressemblaient toutes.
Est-ce que ce travail tâa appris des choses ?
Oui, beaucoup ! mais celle qui me parait la plus importante est quâil faut trouver un juste Ă©quilibre pour que la forĂȘt, ses habitants et les hommes puissent vivre en symbiose.Â
Propos recueillis par Anne Bensoussan.
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