Le 1 avril 2022 dans Rencontres

L’interview d’Adrienne Barman


Adrienne Barman vit en Suisse, pas trĂšs loin d’une forĂȘt ! Elle nous raconte comment elle a travaillĂ© avec l’auteur, dessinĂ©, choisi les couleurs… pour l’album Les ForĂȘts, un monde fabuleux Ă  dĂ©couvrir.

Pourquoi as-tu choisi de faire les illustrations de cet album ?
Je suis une amoureuse de la nature et quand Casterman m’a proposĂ© de faire une BD autour des forĂȘts, l’idĂ©e m’a tout de suite plu.
J’étais super contente et impatiente avant de commencer Ă  me plonger dans cet univers.
En plus l’histoire Ă©tait de Jean-Baptiste de Panafieu avec qui j’avais dĂ©jĂ  travaillĂ© sur un livre qui raconte l’histoire de la vie en BD et j’avais adorĂ© collaborer avec lui.

Est-ce une idée de toi au départ ?
Non, pas du tout. C’est une idĂ©e de Jean-Baptiste et je suis contente qu’il ait eu cette envie. Voyager dans les diffĂ©rentes forĂȘts du monde pour apprendre plein de choses a Ă©tĂ© trĂšs intĂ©ressant pour moi et j’espĂšre que ce sera le cas aussi pour les futurs lecteurs.

Comment as-tu travaillé ?
J’accompagne de temps en temps mon amoureux chercher des champignons dans la forĂȘt. Cela a Ă©tĂ© l’occasion de regarder cet endroit d’une autre maniĂšre et j’ai pu m’imprĂ©gner de cette ambiance et faire attention Ă  certains dĂ©tails que j’ai dĂ» dessiner par la suite.
Et sinon, Jean-Baptiste m’a envoyĂ© beaucoup de documentation pour que je puisse dessiner au mieux certaines espĂšces. J’ai utilisĂ© aussi internet et les livres sur les arbres et les animaux que j’ai Ă  la maison. Tout cela m’a permis de me familiariser avec le monde de la forĂȘt pour essayer de la dessiner au mieux !

C’est un documentaire sĂ©rieux mais Il y a parfois des petites blagues dans le dessin (comme le Chaperon rouge qui passe dans la forĂȘt ou la fĂ©e Clochette), est-ce ton idĂ©e ?
C’est encore une idĂ©e de Jean-Baptiste et j’ai adorĂ© dessiner des fĂ©es, des loups inquiĂ©tants, des lutins
 je trouve que la forĂȘt est un endroit magique oĂč nous pouvons nous laisser surprendre par sa faune. Il y a quelques annĂ©es, j’ai fait une rencontre exceptionnelle dans une forĂȘt qui sentait bon la mousse. Ce n’était pas une licorne mais un magnifique blaireau qui m’a marquĂ© Ă  vie. Et je trouve chouette l’idĂ©e de chercher ces ĂȘtres magiques dans la BD, cela crĂ©e encore un cĂŽtĂ© mystĂ©rieux et drĂŽle en plus du cĂŽtĂ© sĂ©rieux.

As-tu voyagĂ© dans les diffĂ©rentes forĂȘts dont tu parles ?
Je n’ai pas besoin de voyager beaucoup pour ĂȘtre en forĂȘt. LĂ  oĂč j’habite il y a dĂ©jĂ  de trĂšs belles forĂȘts de hĂȘtres, de sapins, de frĂȘnes et des fois de chĂątaigniers. Durant l’un de mes voyages, j’ai eu la chance de me promener dans une forĂȘt borĂ©ale en Laponie avec de la neige
 une ambiance magique et totalement inconnue jusque lĂ . Par contre, je n’ai pas eu l’occasion de voyager pour m’enfoncer dans une forĂȘt tropicale
 ça doit ĂȘtre quelque chose
 j’imagine l’humiditĂ©, les bruits, les odeurs !

Et pour dessiner, utilises-tu des feutres ?
Pour la BD, j’ai utilisĂ© un stylo plume (encre de Chine) et ensuite j’ai mis les couleurs avec l’ordinateur. Cela m’a permis de changer en un clic les couleurs qui ne me convenaient pas, car parfois, je dois faire beaucoup d’essais avant de trouver l’ambiance que j’ai dans la tĂȘte. 

Tu dessines aussi beaucoup d’animaux, est-ce difficile ?
Les animaux, c’est ma premiĂšre passion et j’adore les dessiner. Croquer une espĂšce que je ne connais pas, c’est comme une premiĂšre rencontre un peu intimidante et exaltante en mĂȘme temps. Mais certaines espĂšces restent difficiles Ă  faire pour moi ! Je suis rarement contente des chevaux et des dauphins que je crayonne par exemple.

Combien de verts différents as-tu créés ou utilisés ?
Bonne question. Je n’ai pas vraiment calculé  attends
 je vais aller voir ça
 alors, si j’ai bien comptĂ©, je dirais une vingtaine. Pour chaque arbre, vĂ©gĂ©tal, j’ai essayĂ© de me rapprocher au plus prĂšs de la couleur originale. Le dĂ©fi a Ă©tĂ© aussi de les associer avec d’autres couleurs pour crĂ©er des ambiances diffĂ©rentes. Une de mes plus grosses craintes Ă©tait de finir avec une BD dont les pages se ressemblaient toutes.

Est-ce que ce travail t’a appris des choses ?
Oui, beaucoup ! mais celle qui me parait la plus importante est qu’il faut trouver un juste Ă©quilibre pour que la forĂȘt, ses habitants et les hommes puissent vivre en symbiose. 

Propos recueillis par Anne Bensoussan.

Pour lire notre chronique de Les ForĂȘts, un monde fabuleux Ă  dĂ©couvrir, cliquez par ici !

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