Le 7 avril 2020 dans Rencontres

L’interview de Sébastien Mourrain

Ce mois-ci, deux albums de Sébastien Mourrain sont sortis : Louise ou l’enfance de Bigoudi et Hector et Louis.

C’est l’occasion de lui poser quelques questions sur son travail d’illustrateur. Voici son interview !

Tu as dessiné de nombreux albums à partir de textes d’auteur•e•s, comment les choisis-tu ?

Il faut que j’accroche tout de suite à l’histoire et au style d’écriture. Je dois aussi aimer les personnages. Souvent, si le texte me plaît, des images assez claires défilent dans ma tête.

Est-ce que l’auteur•e te donne des indications sur son personnage, comment il/elle l’imagine, ou est-ce toi qui le crée entièrement ?

Non, je préfère ne pas avoir d’indication. Et c’est ce que je demande aux auteurs. C’est vraiment mon plaisir de trouver quels traits aura le personnage. Après, il y a quand même des indications dans l’histoire que je dois respecter !

Si le texte est trop compliqué à dessiner, peux-tu demander à l’auteur•e de le corriger ? 

Normalement non. J’essaie de trouver une solution. Ça peut devenir un défi ou une contrainte. Et les contraintes, c’est pas mal parfois. Avec l’auteur•e, on discute de l’enchaînement et du rythme des images en fonction du texte.

Il y a peu de couleurs dans cette album, pourquoi ?

Il y a déjà beaucoup d’ »informations » dans mon dessin en noir et blanc. Beaucoup de traits et de valeurs. Ajouter trop de couleurs pourrait alourdir les images. Ça apporte aussi une unité graphique dans le livre. Et ce n’est pas facile de mettre peu de couleurs ! Parfois j’en mets énormément… puis j’enlève presque tout !

Comment as-tu fait pour dessiner New York à cette époque, quand Bigoudi est petite ? Et es-tu déjà allé dans cette ville ?

Je suis déjà allé à New York. C’est une ville que j’adore. Pour Bigoudi, comme il fallait situer l’époque (les années 1960), j’ai fait des recherches sur les immeubles, les voitures, les vêtements… Ensuite, c’est beaucoup d’imaginaire. C’est « fantasmé ». J’aime avoir une base crédible mais le reste doit venir de mon imagination.

Comme tu nous disais, tu as dessiné Bigoudi au crayon de papier (on voit d’ailleurs les traces dans le bus), mais utilises-tu parfois la peinture ou l’ordinateur ?

Je dessine effectivement au crayon, sur une feuille, car j’aime le contact avec le papier ! Ensuite, je scanne mes images et j’applique les couleurs sur ordinateur.

Combien de temps as-tu travaillé sur ce livre ?

J’ai passé deux mois à plein temps. Après, il y a les étapes de recherches et les échanges qu’on peut difficilement quantifier.

Travailles-tu dans un bureau chez toi ou dans un atelier ?

Je travaille dans Le Bocal ! C’est un atelier, situé à Lyon, que je partage avec d’autres illustrateur•rice•s et auteur•e•s de BD et graphistes.

Propos recueillis par Anne Bensoussan pour Georges N° Piano.

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