Le 12 avril 2021 dans Rencontres

L’interview de Guillaume Perreault

Guillaume Perreault, qui a écrit et illustré l’histoire Cassandre Lacasse l’indestructible de Georges N° Cinéma, vit et travaille au Québec, une province du Canada. Nous avons échangé par courrier électronique à propos de sa BD Arnold.

Tu as déjà écrit et illustré une histoire pour notre magazine mais dans cet album, le texte est écrit par Heather Tekavec. Est-ce l’auteure qui t’a choisi ?

C’est la maison d’édition Kid Can Press, ceux qui ont publié l’histoire en anglais à la base, qui m’ont choisi. Ils m’ont raconté qu’ils ont tout de suite pensé à moi quand ils ont reçu le texte de Heater ! Ils avaient besoin de quelqu’un qui puisse rendre justice au texte vivant et rigolo, je crois que j’étais le parfait candidat !

As-tu le droit de refuser si le texte de l’histoire ne te plaît pas ?

Ah oui, tout à fait ! Ça m’est d’ailleurs déjà arrivé dans le passé. C’est plutôt rare, mais parfois on consulte un texte et l’histoire de nous plaît pas personnellement… ça ne veut pas dire que l’histoire est mauvaise pour autant ! C’est peut-être simplement une différence de goût ou de thème. Ou dans d’autres cas c’est simplement des détails techniques. Par exemple, je déteste dessiner les chats, si bien que si quelqu’un me confie une histoire avec des tonnes de chats sur chaque page, il y a de fortes chances que je recommande un illustrateur qui lui ADORE dessiner les chats à ma place, haha ! L’important c’est de s’écouter et de s’engager dans des projets qui nous passionnent.

Est-ce que tu rencontres l’auteur·e pour lui montrer tes dessins ou bien tu es libre de dessiner comme tu veux les personnages, et les décors ?

Quand je travaille sur un livre c’est un échange à trois entre l’auteur évidemment, mais aussi la maison d’édition et moi. Mon travail c’est d’écouter ce que l’auteur veut présenter comme histoire et comme univers. Donc oui je suis libre de dessiner le tout comme je le souhaite, mais il faut que la maison d’édition et l’auteur·e soit content de la direction que ça prend. Après tout, c’est le texte de l’auteur·e et je dois respecter l’univers qu’il ou elle a créé ! Par contre, j’adore proposer des idées, ou des manières d’interpréter le texte, les décors ou les personnages. Ça peut donner de nouvelles idées à l’auteur·e ou carrément ajouter quelque chose de nouveau à l’histoire !

Préfères-tu écrire et dessiner toi-même ?

J’aime autant travailler avec mes textes que ceux des autres. Quand je travaille avec mes propres textes je suis 100% libre d’imaginer et de me laisser aller sans contrainte, c’est comme créer son petit univers à soi. En même temps, travailler avec le texte d’un autre auteur, c’est comme visiter son univers. Il peut voir les choses différemment de moi, penser à des choses auxquelles je n’aurais jamais songé… c’est comme découvrir une nouvelle planète !

Dans tes BD, il se passe toujours plein de choses en arrière plan, dans le fond de l’image ou sur les côtés. Tu aimes bien raconter des petites histoires dans la grande histoire, non ?

Oui, j’adore ça ! C’est un peu comme quand on sort de chez soi et qu’on marche dans la rue en prenant la peine de bien observer ; on se demande ce que ce monsieur transporte dans son gros sac, qui a échappé ses clés par terre, à quoi ce chien pense-t-il ? On est souvent très occupé à être le centre de l’univers, mais quand on regarde autour de nous il y a une tonne d’histoire qui se déroule en parallèle. 

Où travailles-tu (chez toi ou dans un bureau) et comment (avec des crayons ou un ordinateur) ?

Je travaille chez moi. J’ai une pièce qui est dédiée à mon travail, c’est mon atelier. Je travaille principalement à l’ordinateur avec une tablette graphique. C’est comme un iPad géant avec lequel on dessine en utilisant un crayon spécial. Sinon j’aime beaucoup dessiner à la main avec des stylos et des crayons dans mes calepins de dessins pour m’amuser et me pratiquer.

Combien de temps as-tu mis pour faire cet album ?

J’ai mis environ 5 mois… C’est assez long de créer un livre ! Il faut créer des croquis des personnages et de l’univers, planifier chaque page, encrer chaque page, ajouter le texte, puis y ajouter la couleur et entre chaque étape on doit s’assurer que la maison d’édition et l’auteur·e sont contents du résultat. Puis il y a parfois des petites retouches ou des modifications. Il faut être très patient, mais quand on tient finalement le livre entre nos mains, tout ce temps en vaut vraiment la peine !

Au fait, as-tu un super héros/héroine préféré/e ?

J’aime beaucoup Wolverine depuis que je suis petit ! Peut-être parce qu’il est canadien?

Propos recueillis par Anne Bensoussan pour Georges N° Jardin

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