Julie Colombet adore tous les animaux, et cela fait dix ans quâelle sâexerce Ă les dessiner de façon trĂšs rĂ©aliste. Son dernier livre : Le Grand DĂ©filĂ© des animaux, drĂŽle et surprenant, permet de dĂ©couvrir des animaux peu connus.
Comment as-tu choisi tous les animaux de ton albumâ?
Jâai dâabord choisi les «âthĂ©matiquesâ» (ceux qui ont des poils longs, ceux qui ont de petites pattesâŠ) puis les animaux eux-mĂȘmes. En tout, il y en a 277â!
Vas-tu dans la nature pour les observerâ?
Je ne peux malheureusement pas voir en vrai tous les animaux. Je travaille donc à partir de photographies trouvées dans des livres documentaires et sur internet.
Savais-tu que les bĂ©bĂ©s sont parfois trĂšs diffĂ©rents des adultes ou que certains animaux sont bleusâ?
Ăa, je le savais dĂ©jĂ , mais en approfondissant mes recherches, jâai dĂ©couvert plein dâespĂšces dont jâignorais lâexistence. Je dessine beaucoup dâanimaux et, pourtant, il y en a toujours que je ne connais pasâ! Câest ça qui me plaĂźt : partager ce qui mâa surprise, des choses drĂŽles.
On voit leurs poils comme si tu dessinais avec un crayonâŠ
Je dessine effectivement au crayon de papier, avec une mine trĂšs fine et, depuis quelques annĂ©es, je dessine sur du papier calque. Ăa donne un effet plus «âdouxâ», plus «âvaporeuxâ», qui va bien avec les poils. Cela fait dix ans que je mâentraĂźne et dessine des poils, et jâadore çaâ!
Et pour respecter leurs tailles, comment fais-tuâ?
Avant de commencer Ă dessiner, je rĂ©pertorie tous les animaux que jâai choisis dans un grand tableau. Je note leur nom, leur nom scientifique, leur taille (au garrot* et en longueur), leur poids (ça peut toujours servir) et leur pays dâorigine. AprĂšs je fais tous les croquis et, sur lâordinateur, jâajuste la taille de chacun puis je les installe sur la page. Câest Ă ce moment-lĂ que je vois si certains ont une trop grande diffĂ©rence de taille et ne peuvent pas ĂȘtre sĂ©lectionnĂ©s.
Ils nous regardent tous fixement, comme sâils nous observaientâŠ
Ce regard revient dans beaucoup de mes dessins1. Souvent, câest pour donner un air «ânaĂŻfâ» voire «âidiotâ» Ă mes personnages mais câest aussi, pour moi, une maniĂšre de mâattacher Ă eux. Dans cet album, câest vrai que les yeux sont la seule partie non «ârĂ©alisteâ» de lâanimal, câest volontaire. Je voulais faire des portraits, avec des regroupements inattendus ou des animaux Ă©tranges. Alors, sâils ont lâair surpris aussi, ça me plaĂźt bienâ!
Quel est lâanimal que tu prĂ©fĂšres et celui que tu voudrais avoirâ?
Jâaime beaucoup le binturong, mais je prĂ©fĂšre le laisser dans la nature. Je nâaime pas les animaux malheureux.
As-tu toujours voulu dessiner des animauxâ?
Je crois, oui. Câest ce qui mâamuse le plus mais ça peut changerâ! Il y a tellement de livres Ă faire pour les enfants que je ne suis pas prĂšs de mâembĂȘterâ!
Propos recueillis par Anne Bensoussan.