Le 17 novembre 2021 dans Rencontres

L’interview de Julie Colombet


Julie Colombet adore tous les animaux, et cela fait dix ans qu’elle s’exerce Ă  les dessiner de façon trĂšs rĂ©aliste. Son dernier livre : Le Grand DĂ©filĂ© des animaux, drĂŽle et surprenant, permet de dĂ©couvrir des animaux peu connus.

Comment as-tu choisi tous les animaux de ton album ?

J’ai d’abord choisi les « thĂ©matiques » (ceux qui ont des poils longs, ceux qui ont de petites pattes
) puis les animaux eux-mĂȘmes. En tout, il y en a 277 !

Vas-tu dans la nature pour les observer ?

Je ne peux malheureusement pas voir en vrai tous les animaux. Je travaille donc à partir de photographies trouvées dans des livres documentaires et sur internet.

Savais-tu que les bĂ©bĂ©s sont parfois trĂšs diffĂ©rents des adultes ou que certains animaux sont bleus ?

Ça, je le savais dĂ©jĂ , mais en approfondissant mes recherches, j’ai dĂ©couvert plein d’espĂšces dont j’ignorais l’existence. Je dessine beaucoup d’animaux et, pourtant, il y en a toujours que je ne connais pas ! C’est ça qui me plaĂźt : partager ce qui m’a surprise, des choses drĂŽles.

On voit leurs poils comme si tu dessinais avec un crayon


Je dessine effectivement au crayon de papier, avec une mine trĂšs fine et, depuis quelques annĂ©es, je dessine sur du papier calque. Ça donne un effet plus « doux », plus « vaporeux », qui va bien avec les poils. Cela fait dix ans que je m’entraĂźne et dessine des poils, et j’adore ça !

Et pour respecter leurs tailles, comment fais-tu ?

Avant de commencer Ă  dessiner, je rĂ©pertorie tous les animaux que j’ai choisis dans un grand tableau. Je note leur nom, leur nom scientifique, leur taille (au garrot* et en longueur), leur poids (ça peut toujours servir) et leur pays d’origine. AprĂšs je fais tous les croquis et, sur l’ordinateur, j’ajuste la taille de chacun puis je les installe sur la page. C’est Ă  ce moment-lĂ  que je vois si certains ont une trop grande diffĂ©rence de taille et ne peuvent pas ĂȘtre sĂ©lectionnĂ©s.

Ils nous regardent tous fixement, comme s’ils nous observaient


Ce regard revient dans beaucoup de mes dessins1. Souvent, c’est pour donner un air « naĂŻf » voire « idiot » Ă  mes personnages mais c’est aussi, pour moi, une maniĂšre de m’attacher Ă  eux. Dans cet album, c’est vrai que les yeux sont la seule partie non « rĂ©aliste » de l’animal, c’est volontaire. Je voulais faire des portraits, avec des regroupements inattendus ou des animaux Ă©tranges. Alors, s’ils ont l’air surpris aussi, ça me plaĂźt bien !

Quel est l’animal que tu prĂ©fĂšres et celui que tu voudrais avoir ?

J’aime beaucoup le binturong, mais je prĂ©fĂšre le laisser dans la nature. Je n’aime pas les animaux malheureux.

As-tu toujours voulu dessiner des animaux ?

Je crois, oui. C’est ce qui m’amuse le plus mais ça peut changer ! Il y a tellement de livres Ă  faire pour les enfants que je ne suis pas prĂšs de m’embĂȘter !

Propos recueillis par Anne Bensoussan.

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